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Ysbal
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Ysbal
9 décembre 2007

La restauration d'oeuvres d'art

A travers ce post je tenais à vous présenter ce qui sera (j'espère!) mon futur métier.
La restauration d'oeuvres d'art est pour moi une véritable passion, et même si les études sont longues (5 ans), que j'en ai bavé car j'ai déjà trente ans et que je travaillais avant de reprendre "l'école", au final c'est une énorme satisfaction que d'avoir pu mener à bien ce rêve que j'avais depuis longtemps.

J'ai réellement découvert ce qu'était la restauration durant mes études d'Histoire de l'art : nous avions un professeur en "technologie des arts plastiques", dont le cours était passionnant ; j'ai immédiatement voulu devenir restauratrice, mais après six ans d'unif (j'ai un peu traîné pour rédiger mon mémoire), j'en avais assez des études, et puis j'avais envie de gagner ma vie!
Bref, après deux ans à faire de l'intérim comme employée administrative dans différentes sociétés, j'ai décidé de reprendre mon vieux rêve et j'ai réussi à rentrer à l'école de La Cambre (la seule formation reconnue en Communauté française, l'autre école de restauration étant la Hogeschool d'Anvers).

Et là quel bonheur ! Pouvoir travailler de ses mains et être en contact direct avec des oeuvres d'époques et d'origines tellement variées ! Etre réellement DANS la matière, toucher un tableau, une sculpture vieille de 2000 ans, c'est difficile à expliquer, mais je ressens toujours une grande émotion en pensant à celui ou celle qui a créé cet objet.  C'était d'ailleurs un problème au début de mes études : quand on vous met un tableau du XVIème siècle dans les mains en vous demandant de le traiter, on n'ose presque pas le toucher.  La peur de mal faire y est aussi pour beaucoup.

Un des aspects passionnants dans les études à La Cambre c'est que la première année en restauration d'oeuvres d'art, commune à toutes les options, est consacrée à l'étude et à la reproduction de techniques anciennes : ainsi nous avons copié de nombreux tableaux anciens, dont une copie faite au musée des Beaux-arts de Bruxelles (la torture pour moi, tous les gens venant regarder ce que vous faites dans votre dos, moi ça me fait perdre tous mes moyens !), fait de la dorure, de la gravure, de la céramique, de l'encadrement d'oeuvres sur support papier et j'en passe.  Voici deux copies que j'ai réalisées à l'atelier.

IMG_2524

Une copie (partielle) d'un tableau de Rembrandt (huile sur toile préparée)

IMG_2521

Et une copie d'un détail de drapé d'une oeuvre de Jean Van Eyck (huile sur panneau)

A partir de la deuxième année nous commençons à restaurer des oeuvres anciennes.  En résumant fortement, les missions d'un restaurateur pourraient être de :
- stopper les processus de dégradation de l'oeuvre et en assurer sa pérennité
- améliorer la lisibilité de l'oeuvre en lui rendant un aspect esthétique satisfaisant

Je ne vais pas vous assommer avec une longue explication sur l'éthique de la restauration, mais il y a quelques grands principes que les restaurateurs se doivent d'observer :
- réaliser une intervention la plus minimale possible afin de respecter la matière originale de l'oeuvre et de ne pas tromper le spectateur en créant un "faux" (ainsi l'intervention doit être visible, au moins à l'oeil nu)
- assurer la réversibilité et la stabilité des matériaux utilisés (toute intervention doit être réversible)

Tout en gardant à l'esprit qu'en restauration on agit au "cas par cas" (chaque objet est unique et présente des problématiques différentes), en essayant d'éviter tout systématisme.

Dans les prochains posts je vous présenterai les quelques pièces sur lesquelles j'ai travaillé (je dois encore retrouver les photos!)

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Commentaires
P
Merci pour ces explications, ça semble totu simplement passionnant!!
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